Après avoir passé les fêtes de fin d'année en famille, le départ en mission - pour une durée de 6 mois - est imminent pour 200 soldats du 1er régiment de hussards parachutistes de Tarbes. Comme de coutume avant chaque départ sur des théâtres d'opérations, une prise d'armes a eu lieu, hier, à Bercheny, sous l'autorité du colonel François Villiaumey, chef de corps, en présence de Gérard Trémège, maire de Tarbes.

Le 1er RHP participe à la relève d'autres régiments engagés en Afghanistan et au Kosovo. Dans le cadre de la réorganisation du secteur français en Afghanistan, le dispositif terrestre est désormais concentré sur la province de Kapisa et le district de Surobi.

Le « Second de personne » - le 2e escadron de Bercheny - sous le commandement du capitaine Bruno Cornilleau, part ce samedi 2 janvier pour le Surobi. Il sera sous les ordres du chef de corps du 2e régiment étranger de parachutistes de la Légion, basé à Calvi.

Dans la zone de combat contre les Talibans

Dans ce secteur, les affrontements avec les talibans sont intenses. C'est dans cette zone - la vallée d'Uzbeen exactement - que dix soldats français avaient été tués en août 2008, au cours d'une embuscade. « Nos hommes sont préparés à mener des actions de combat… Comme au Kosovo, la paix ne sera ramenée en Afghanistan que si la présence occidentale est perçue de façon positive par la population. Le succès ne passera que par le respect que l'on saura inspirer à la population afghane, par le sentiment qu'elle aura d'être protégée. La population est un enjeu. Il faut qu'elle penche du bon côté », expose le colonel Villiaumey. Et d'ajouter : « Il importe pour nous d'avoir une vision précise du champ de bataille à contrôler. Le débat politique sur l'engagement en Afghanistan est sans influence, ni dans la préparation ni sur place ».

Au Kosovo, Bercheny envoie, le 18 janvier, « Toujours plus oultre », le 1er escadron du régiment, sous le commandement du capitaine Thierry Cadot. Il sera sous les ordres du 8e RPIMa de Castres.

« Au Kosovo, la paix civile est assurée après dix ans de présence du 1er RHP. Il s'agit de parachever le succès de la mission. Toutefois, les haines ne sont pas éteintes. Il faudra être attentif à détecter toute anomalie qui pourrait annoncer un regain de violence », indique le colonel Villiaumey.

Deux escadrons, cela représente la moitié des forces vives de Bercheny. L'autre moitié s'entraîne avant un départ pour le Sénégal, l'été prochain.

Interview. Le capitaine Bruno Cornilleau rejoint l'Afghanistan.

« Avec les cadeaux des enfants dans la musette »

« Quand je pars en mission, mes enfants me laissent des cadeaux, des dessins dans la musette. » Le capitaine Bruno Cornilleau, 34 ans, marié, quatre enfants, âgés de 4, 7, 9 et 11 ans, part pour six mois en Afghanistan à la tête du 2e escadron de Bercheny.

« C'est une mission au caractère exceptionnel, de par la dangerosité du théâtre d'opération. C'est une étape importante dans ma carrière, une forme d'aboutissement du métier de soldat. »

Il s'y est préparé depuis huit mois.

« C'est un cheminement psychologique et intellectuel. » Partagé avec son épouse et ses enfants. Avec des moments d'émotion ponctués de questions. « Ma fille de 11 ans a compris l'enjeu de la mission. » Les plus jeunes en ont une vision différente. Bruno Cornilleau a passé Noël en famille. « Avant de partir, il faut solliciter les esprits des enfants pour qu'ils gambergent moins. Il s'agit d'être avec eux, de créer des souvenirs. »

En opération, Bruno Cornilleau s'est fixé une règle de communication avec sa famille : un coup de fil le dimanche et une lettre le mercredi. « Trop de communication nuit à la qualité de la communication. On rentre au quotidien dans la vie du foyer et on est confronté à des problèmes que l'on ne peut pas gérer. Cela crée plus de manque que de renforcer les liens. »